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Capture_polaroids_Là.JPG

Apres avoir chiné un vieil appareil Polaroid il y a quelques années, Je me suis pris de passion pour cette pratique singulière de la photographie.

Loin d'une nostalgie des année 80, mon intérêt principal de l’utilisation des films instantanés consiste à une forme de perte de contrôle à l'opposé de la photo numérique. Les "accidents" et autres détériorations, aboutissent à des résultats graphiques parfois proche de la peinture. Cet aspect me touche particulièrement car il provoque une perte de reperd visuel. J'apprécie particulièrement le traitement des négatifs, qui a chaque inversion de couleurs (du négatif au positif), offre une surprise souvent envoutante.


Au delà de cette démarche globale, J'intègre une thématique sur le temps que je ne souhaite pas réduire au passé, présent et futur. A travers trois projets j'évoque l'intemporalité, l'infini et l'instant éphémère. Je les nome : Intemporalité, Horizon sur lignes, et "Là...".

Les appareils que j'utilise sont essentiellement le SX70, le Spectra Image 2 et le EE100. Ce dernier a marqué ma rencontre avec Polaroid et a inaugurer une collection.

"Gratte-ciels" ou le vertige inversé.

Allongé sur la banquette arrière de la Renault quatorze neuve, à peine réveillé après dix heures de route, je découvrais l’immeuble dans lequel j’allais grandir. Derrière la vitre à peine baissée, mes yeux se sont ouverts sur les derniers étages de ce mastodonte en contre plongée. Devant un ciel bleu d’azur, la bête s’imposait et me fit éprouver une sorte de vertige inversé.

Cette vision m’est revenue après avoir photographié la tour Villette à Aubervilliers. Culminant à cent vingt-cinq mètres, ce building aux rêves new-yorkais, n’est habité qu’à un étage. C’est un monstrueux fantôme de pierre. Mon vertige inversé est devenu le vertige de l’obsolescence.  

Encore plus haute est la chute : la tour Pleyel à saint Denis, anciennement la tour Siemens, m’a fasciné autant que perturbé. La créature morte et pourtant debout, dévoile ses entrailles rouillées aux milliers de citadines et de citadins à des kilomètres à la ronde.

Ces tours désertes, ou plutôt désertées, ne sont pas sans évoquer la chute des civilisations. Je pense, à l’Antiquité et principalement à l’Egypte ancienne. De ces civilisations, prétendument solides et éternelles, il ne reste pourtant que des ruines. Aujourd’hui, les gratte-ciels s’accrochent aux cieux et leurs bâtisseurs veulent toujours côtoyer ou confondre les dieux.

Les monstres encore vivants pour la plupart, construits par des hommes qui ont rêvé d’éternité, pointent vers le ciel qui lui, impalpable et incontrôlable, EST et sera toujours.

Photographiés en Polaroid, les géants semblent déjà vieillir et se présentent comme les vestiges du futur. Eux aussi sont inscrits dans l’instant, l’éphémère et le fragile.

Tour Elior 1_
Tour Montparnasse_
Tour Coeur Défense
Encadrements
Nu_série_2_inversé,_main_sur_la_cuisse
Torse nu, rétroéclairé_

Désirs, sens et velours

Pour la série Désirs, sens et Velours, j’ai utilisé deux méthodes : l’une consiste à récupérer une partie de l’image translucide (l’émulsion) en la scannant par rétroéclairage, l’autre en traitant le négatif laborieusement récupéré et qui en porte les stigmates. Deux images sont obtenues à partir de la photo initiale et les résultats se rattachent au duo/duel entre physique et esprit.

 

Cette série fait partie d’un travail sur les besoins vitaux évoqués par Maslow dans sa célèbre pyramide. En découvrant Maslow et autres chercheurs anthropologues, j’ai trouvé formidable de voir combien la survie de l’espèce humaine se joue sur la dimension de plaisir. Les notions de besoins et d’envies sont différentes mais elles s’amalgament. Beaucoup de nos actes de survie nous transcendent et nous agissons davantage par plaisir que dans l’idée de contribuer à perpétuer l’espèce humaine.

Dans le bas de la pyramide des besoins, nous pouvons trouver : l’alimentation, la sexualité, la protection et la socialisation. Bien que ces thèmes/besoins font l’objet de sujets photographiques indépendants, Désirs, sens et velours tente de les fusionner : le corps comme refuge, le corps qui se nourrit pour vivre et vit pour se nourrir, le corps de la reproduction, le corps des plaisirs, le corps comme interface à la socialisation. Aussi robuste que vulnérable, cette enveloppe est contenant et contenu à la fois. La frontière disparait entre émotion (intérieur) et expression (extérieur). A peine érotiques et désexualisées, ces images m’évoquent le corps dans ce qu’il représente de spirituel pourtant palpable et d’objet d’art pourtant organique. 

Désirs, sens et velours a été photographié avec un SX70 et du film 600.

Je remercie sincèrement et amoureusement le model, MM.

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